Ficlette : Tu lui ressembles mais...

Auteur : nephty_s
Titre : Tu lui ressembles mais...
Fandom : Sabreclair
Personnages : Aldebris et Bûcheron, Aldebris/Sabreclair évoqué.
Thème : Ressemblance
Rating : G
Note : j'ai beaucoup couiné en lisant cette ficlette. Elle est vraiment belle... par contre, elle contient des spoilers sur le chapitre 3 et les suivants (pas encore paru) donc abstenez-vous si vous n'aimez pas être spoilés.

Qu’y a-t-il de plus lourd et de plus violent que le silence de la nuit ? Personne ne saurait le dire, hormis l’être ayant vécu toutes les solitudes possibles au monde, ayant connu tous les chagrins qu’un cœur peut supporter, toutes les joies qui ne peuvent être dissimulées.
Nul homme n’existe avec une telle sagesse, car la vie n’aime ces ermites que dans la mort…
Aussi, Aldébris ne pouvait entièrement comprendre toutes ces effluves empoisonnées qui l’habitaient alors que, lorsque tout n’était que ténèbres, il forçait son regard à discerner du mieux possible, chaque trait du visage de Bûcheron. 
Que sa mémoire soit oublieuse, tel était le souhait du jeune régent, oui, chasser tout souvenir de ce qui avait été le prince Sabreclair, oublier la douceur de ses yeux, la manière dont il pouvait sourire, oublier jusque au son de sa voix…
Et le désir de tout redécouvrir, épier Bûcheron dans le silence de ses attitudes, se frotter à ce mur qu’il bâtissait, entre lui et les autres, à ce sentiment de malaise qui l’engluait dans des brumes bien trop profondes…
Vouloir tout redécouvrir pour pouvoir se convaincre…
Chimères et Mensonges… 
Parce que Bûcheron était Bûcheron. Il n’avait ni Son sourire, ni Sa gentillesse. Ou peut-être qu’Aldébris ne s’en souvenait pas assez bien pour les reconnaître ? Mais cette pensée lui soulevait bien trop le cœur pour qu’il l’accepte. Ce serait comme admettre que toutes ces joies entre lui et son cousin, tous ces souvenirs éclatants, n’étaient que les métaphores des simples rires qu’ils avaient réellement partagés…

Le jeune homme ne voulait plus réfléchir, que la nuit l’emporte donc dans des gouffres sans fin, à défaut d’un repos auquel il n’aspirait plus. Cela valait mieux…

Mais, lors de leurs errances dans la forêt, parfois il reprenait espoir. Bûcheron qui se penche près du ruisseau pour boire et lui, lui qui le regarde. Qui Le regarde, ce reflet dans l’eau, illusion de cette illusion qu’il n’arrivait complètement à se créer.  Et parfois, le visage sur l’onde plonge ses yeux dans le sien, alors les brumes semblent s’écarter l’espace d’un instant, et les deux hommes réussissent à partager la tristesse d’un sourire…